Chercheurs, dirigeants, DRH, bienvenue au débat

Ce blog coopératif ouvre un dialogue sur l'apport des chercheurs et anciens chercheurs, en tant que dirigeants, à l'économie du XXIe siècle.
La page "Bienvenue à la controverse" vous précise comment y contribuer, et qui est à l'origine de ce débat "2.0".
Pour en savoir plus, et nous rencontrer, vous pouvez contacter l'un des auteurs du blog, ou nous écrire à chercheursmanagersdedemain@gmail.com

lundi 2 juillet 2012

Découvrez les points-clés du débat «Chercheurs, managers de demain»


Lors de la rencontre « A la frontière de la Recherche et du Management », organisée par le groupe Trait d’Union, le 22 mars à Paris, les points-clés suivant ont été dégagés du débat :

Pour leur réussite économique, particulièrement à l’international et pour leur rayonnement, la France et l’Europe ont besoin qu’une partie de leurs chercheurs deviennent, à un moment donné de leur vie professionnelle, des managers, dirigeants ou entrepreneurs, en exerçant ces responsabilités notamment dans des organisations où la légitimité managériale n’est pas liée aux compétences scientifiques ou techniques. En effet, quel que soit le domaine d’activité, la présence à des postes clés de personnes formées par la recherche favorise l’innovation et alimente la réussite économique.

Pour répondre à ce besoin, il est nécessaire de créer des  passerelles spécifiques des métiers de la recherche vers les métiers du management en parallèle à d’autres voies d’évolution (expertise, scientifique …) pour permettre aux chercheurs de développer notamment :
  • Leur culture en matière d’économie et de gestion ;
  • Leurs compétences sur le plan pratique comme sur le plan théorique de management des Hommes et des Equipes ;
  • Leur capacité de prise de décision.

Il a aussi été souligné que, dans la recherche publique et privée, ces  compétences seront aussi de plus en plus nécessaires pour les responsables d’équipes de R&D, puisqu’une une réussite de haut niveau demande une capacité à manager des équipes pluridisciplinaires, internationales, multi partenariales (notamment partenariats public-privé et partenariats scientifiques-usagers) avec une obligation de transparence vis-à-vis de «  financeurs » exigeants tant sur le plan financier que sur le plan de l’avancement des projets.

Ces évolutions engagées sont encore aujourd’hui freinées par une image du chercheur « déconnecté » des enjeux de société. Cette image est notamment entretenue par le clivage université/entreprise et par les doutes dans l’opinion publique quant à la possibilité de traduire les avancées de la science en progrès concrets pour le plus grand nombre. Elle ne favorise pas la mobilisation, au service de la société, de ces ressources de valeur que sont les chercheurs dans un monde où l’innovation est reconnue comme un élément majeur de création de richesse.

Le débat a ainsi mis en évidence :
  • Un certain nombre de «  caractéristiques culturelles »  et de compétences que l’on peut rencontrer chez  les chercheurs et  qui constituent soit des atouts  soit des handicaps dans cette transition des métiers de la recherche vers les métiers du management ;
  • La très grande diversité des hommes et des femmes qui se reconnaissent dans cette identité de chercheur,  diversité liée aux profils personnels, à la thématique de recherche, aux autres formations et expériences professionnelles et personnelles. 

Parmi les atouts identifiés :
  • Le standard de professionnalisme est international ;
  • Les activités de recherche supposent d’avancer sur des sujets incertains dans un contexte mouvant; Or, ceci développe les capacités à prendre des risques, à accepter l’échec, à rebondir et l’aptitude à développer une vision ;
  • La pratique de la recherche  pousse à trouver des solutions nouvelles, d’un autre ordre notamment dans des situations complexes ;
  • Les managers d’équipes de recherche savent faire travailler des personnalités  mobilisées (exigeantes, convaincues, expertes du débat, …) et très souvent non conventionnelles, voire originales (« capacité à gérer des personnalités difficiles dans des environnements flous !»).

Parmi les handicaps possibles identifiés :
  • Une certaine difficulté à s’engager sur des jalons, des délais, des budgets, à « rendre des comptes » pour une matière par nature incertaine ;
  • Une certaine assimilation recherche-université et le risque de confondre :
o  la reconnaissance du statut de docteur  (reconnaissance de diplôme et de formation) ;
o la reconnaissance de la valeur ajoutée apportée par un chercheur ou une équipe (reconnaissance de contribution).

  • La faible exposition de certains chercheurs au management d’équipe, à l’ouverture pluridisciplinaire, ou encore à des milieux professionnels autres que ceux de la recherche ;
  • Une certaine fermeture au management des équipes de recherche par des non–chercheurs, liée sans doute à une certaine réticence des organisations françaises aux changements de parcours.

Des tendances d’évolution ont émergé des très riches échanges de cette matinée :
  • La Recherche est de plus en plus visible, valorisée et nécessaire notamment pour la réussite des entreprises opérant au niveau international ;
  • Les  chercheurs  qui évoluent vers des responsabilités de management empruntent souvent des parcours « risqués », avec des responsabilités de management à l’international, pluridisciplinaire, transverse et notamment de management de grands projets ;
  • Ceux qui réussissent deviennent des managers exceptionnels.
Ainsi, certaines entreprises ou institutions pour lesquelles l’innovation est au cœur de la stratégie en viennent à considérer qu’une expérience de recherche est une vraie valeur ajoutée pour accéder à des parcours de management, notamment de haut niveau.

Le groupe Trait d’Union